J’en profite pour emmener une autre collègue qui fera l’aller-retour
Pontoise-Mortagne avec moi. La météo est clémente mais la nébulosité et le plafond semblent
incertains sur la région de destination. Les conditions sont très bonnes sur Pontoise, et je décolle (on verra en
route…). Au fur et à mesure du trajet, des petits cumulus se développent
en-dessous de nous. Je dois être vers 2500-2800 ft. De FEW, cela évolue
nettement vers du SCT, et du BKN de plus en plus prononcé ! A l’approche de Mortagne, les trous se raréfient, on est à un bon 7/8
en-dessous Je passe sur la fréquence de Mortagne, et j’entends un avion qui se
présente dans le circuit pour la piste 07. ( A postériori j’aurai dû lui demander une estimation du plafond).Je vise alors un trou allongé dans les cumulus, quasiment droit devant : inutile d'appliquer la technique de "descente dans un trou de ciel bleu" répétée maintes fois durant la préparation de l'exmaen du PPL. La descente est assez rapide (j’ai dû dépasser vraisemblablement les 500 ft/min), et je vérifie que ma passagère ne souffre pas des oreilles. Je passe sous les 1900 ft du circuit standard et commence à me demander à quelle hauteur je vais me retrouver à la sortie. Je ralentis prudemment ma descente, ayant suffisamment de visibilité devant.Je n’ai plus le temps ni l’attention pour consulter la VAC pour voir les obstacles éventuels dans le secteur, mais les infos de l’avion précédent me semblent suffisamment positives pour poursuivre sans trop de craintes, et j’ai toujours une super visi droit devant. Je sors sous le plafond de la couche vers 1400-1500 ft. Vu le circuit de l’avion précédent, et n’entendant pas d’autres trafics, je me présente directement en VA 07 (Je me vois mal faire une verticale !! et puis, réglementairement j'ai connaissance des paramètres grâce au contact radio). Approche et atterrissage sans problème. Ma collègue arrive avec son mari, pensant, comme je leur avais dit, faire le petit tour maintenant. Je les préviens que ce n’est pas possible, mais que cette couche va certainement monter avec la température dans la journée. On revient donc dans l’après-midi (après un bon repas à l’eau…); le
plafond est effectivement très haut (genre 4000 ft ou 5000 ft). Même si je n’ai pas de problème de poids, ni de température, j’exécute quand même un décollage court (queue dans l’herbe, et mise de gaz freins serrés). Après décollage de Mortagne, comme à mon habitude je prends contact avec le SIV (en l’occurrence SEINE). C’est d’autant plus utile ici je pense, que l’on va survoler la ville de La Loupe, où se situe le VOR de Chartres CHW.Quelques minutes après avoir reçu mon code transpondeur, j’entends d’autres trafics, mais je n’entends plus la contrôleuse. Je tente 2 fois de l’appeler mais je n’ai pas de réponse. On poursuit notre tour : un château, des étangs, leur maison, contournement de Nogent-le-Rotrou, puis retour. Devant quitter le SIV, et ne l’entendant toujours pas, je contacte un autre avion, et lui demande de transmettre en relais que je quitte la fréquence pour l’approche à Mortagne et que j’affiche 7000. L’avion accepte, et me rappelle 30 secondes plus tard pour me dire que le message est bien passé. Merci beaucoup !Atterrissage, remerciement, congratulations, embrassades, bref, que du bonheur pour un pilote attaché à partager et faire vivre d’heureux moments à ses passagers.Le retour vers Pontoise (toujours en charmante compagnie) se fait sans anecdote particulière. Je regrette juste à postériori de ne pas faire encore plus plaisir à ma passagère qui connait des lieux chers, proches d’Evreux, alors que la zone militaire est désactivée… Je passe par le point SW , et l’APP me propose une arrivée directe en longue finale 05. Que demande le peuple !Une splendide journée, riches d’expériences, et bien-sûr en bonne compagnie ; je ne suis pas un pilote solitaire…
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