UNISYS
héritier technologique (Elmer Ambrose Sperry) Chacun
connaît l'image d'UNISYS comme dépositaire d'un patrimoine technologique
tout à fait exceptionnel, et qui dépasse de beaucoup sa réputation à
concevoir, fabriquer et commercialiser des ordinateurs, des solutions et
des services. Qui sait que c'est grâce à UNISYS si autant d'avions
modernes emportent chaque jour tant de passagers
? Ce n'est pas seulement parce qu'un grand nombre de compagnies aériennes
font confiance à UNISYS pour leur gestion opérationnelle et les réservations
de leurs passagers mais bien plus encore par l'héritage d'une de ses
composantes qui porta le nom d'un des pionniers technologiques de
l'aviation : l'américain Elmer Ambrose SPERRY. Si
les avions peuvent aujourd'hui évoluer par tous les temps (on dit en
"PSV" Pilotage Sans Visibilité) c'est parce qu'Elmer Sperry eut
une véritable "vision technologique" à propos de l'utilisation
d'une curiosité mécanique cantonnée jusqu'alors dans un rôle de jouet
: le gyroscope ! Un corps animé
d'un mouvement giratoire n'obéit plus aux lois "ordinaires" de
la physique. La théorie du gyroscope était pourtant connue et
parfaitement décrite depuis Newton mais Sperry fût le premier à
utiliser ce jouet pour faire
émerger une véritable technologie capitale. Une
technologie n'a de sens que si elle sert les hommes c'est à dire qu'elle
résout pour eux un problème pertinent de façon durable. Quel fût donc
le problème résolu par le gyroscope de Sperry ? Le
problème fût tout d'abord posé dans les années 30 (ou plutôt 1930
comme il faut dire maintenant afin d'être qualifié de Year2000-Ready)
lorsque pour la première fois on commença d'utiliser l'avion pour
acheminer le courrier. C'est l'époque des lignes postales où on se
devait tout tenter pour essayer d'observer un horaire. Lorsque les
conditions de visibilité devenaient mauvaises le pilote s'acharnait à
passer coûte que coûte à des altitudes invraisemblablement basses et
finissaient par se trouver coincé entre un nuage bas et la moindre
colline. Grâce à son sang-froid le pilote, avec un peu de chance,
faisait sans trop de dommages un atterrissage forcé parmi les vaches et
les chèvres. C'était dangereux mais le sac postal ne craignait pas grand
chose : l'avion ne transportait que très rarement des passagers. Quant à
essayer de voler DANS les nuages : il n'en était pas question car il se
produisait alors une chose stupéfiante ! Chaque fois qu'un aviateur
entrait dans un nuage il en ressortait immanquablement une poignée de
minute plus tard, son appareil tombant littéralement hors du nuage en
tourbillonnant. Tous ceux qui tentaient l'expérience racontaient la même
histoire : d'abord le compas perdait le nord et se mettait à tourner très
vite sur lui même, l'avion accélérait irrésistiblement. Plus ,le
pilote tirait sur le manche plus la vitesse croissait; une fois sorti du
nuage la terre apparaissait soudain à un endroit absurde voire complètement
à l'envers. Alors quelque chose d'aussi étonnant se produisait : dès
que l'avion et le compas revoyaient la terre, ils guérissaient de leur
folie, l'avion redevenait docile et intelligent au point d'échapper tout
seul à la chute ... en vrille. Que
le pilote ne se rende pas compte qu'il s'incline passe encore, mais
puisque l'inclinaison fait immanquablement tourner l'avion : il existe un
instrument qui pointe en principe toujours dans la même direction : le
compas ! Malheureusement, aux vitesses auxquelles se déplace un avion, le
compas est inexploitable lorsque l'avion monte, descend ou vire !
L'aiguille aimantée pointe vers le pôle magnétique par le chemin le
plus court c'est à dire au travers de la terre : il y a donc une
composante verticale de la force magnétique qui attire le compas vers le
bas, lui donnant un air bancale. Pour rétablir l'équilibre on implante
un petite masselotte au "sud" du compas. Mais lorsque l'avion
part en virage, les forces contradictoires appliquées au compas le
rendent fou et si la force appliquée à la masselotte prend le pas sur
les autres l'indication du compas est temporairement inversée par rapport
au sens réel du virage.
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à suivre ... |